REXORUBIA retiré du marché

Médicament Rexorubia retiré du marché pourquoi ?

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Rexorubia était un produit couramment présenté comme un complément minéral ou un complexe homéopathique, souvent conseillé pour soutenir la croissance, la minéralisation et, d’une manière générale, pour apporter un équilibre au système osseux et métabolique. Dans certains cas, des familles l’utilisaient chez l’enfant en bas âge, avec l’idée de favoriser un bon développement, ou chez l’adulte pour prévenir la déminéralisation.

Longtemps disponible en pharmacie, ce produit a fini par être retiré du marché dans plusieurs pays, dont la France. Les raisons de ce retrait sont multiples : on évoque notamment un manque de preuves scientifiques concernant son efficacité, des incohérences dans la composition ou encore une évaluation défavorable du rapport bénéfice-risque. Ce retrait soulève des interrogations parmi les patients ayant eu recours à Rexorubia pour des problèmes de déminéralisation ou pour le soutien de la croissance infantile.

Dans cet article, nous allons détailler :

  • La composition de Rexorubia.
  • Son mécanisme d’action supposé et ses indications initiales.
  • Les raisons principales ayant motivé son retrait du marché.
  • Les alternatives envisageables.
  • Les recommandations en termes de sécurité et de bonne pratique lorsqu’on envisage un produit similaire.

Raisons majeures du retrait de Rexorubia du marché

Les raisons du retrait de Rexorubia ne se limitent pas à une seule cause. Les autorités sanitaires et les observateurs évoquent plusieurs facteurs, que nous résumons ci-dessous dans un tableau pour plus de clarté.

RaisonDétails
Manque de preuves d’efficacitéAucune étude clinique solide ne prouvait l’apport significatif de Rexorubia dans la minéralisation ou le soutien de la croissance.
Composition ambiguëMélange de substances minérales et homéopathiques dont la pertinence n’était pas clairement démontrée.
Allégations non validéesLes étiquettes et notices mettaient en avant des bénéfices de santé non reconnus officiellement par les autorités compétentes.
Rapport bénéfice-risqueJugé non favorable : même si les risques d’effets indésirables graves étaient faibles, le bénéfice global restait incertain.
Non-conformité réglementaireDes incohérences auraient été relevées lors de contrôles (parfois dans la fabrication ou dans la présentation du produit).

Nous détaillons à présent ces points.

Manque de preuves d’efficacité

Le critère majeur pour maintenir un produit sur le marché est le rapport bénéfice-risque. Pour prouver l’efficacité d’un médicament ou complément, il est nécessaire de disposer d’essais cliniques rigoureux, éventuellement randomisés et contrôlés, qui démontrent un impact statistiquement et cliniquement significatif chez les patients.

Dans le cas de Rexorubia, plusieurs études préliminaires ou observations anecdotiques ont été citées, mais elles n’ont pas satisfait aux exigences scientifiques modernes :

  • Pas de groupe contrôle ou de double aveugle.
  • Pas d’échantillon assez large pour tirer des conclusions fiables.
  • Résultats reposant essentiellement sur l’expérience subjective des utilisateurs.

Au regard de ces lacunes, les autorités ont conclu que le bénéfice de Rexorubia n’était pas suffisamment établi pour justifier une autorisation de mise sur le marché.

Composition ambiguë

Comme mentionné, Rexorubia se trouvait à mi-chemin entre un complément alimentaire (au sens strict, c’est-à-dire un produit fournissant des nutriments) et un remède homéopathique (avec des dilutions de souches minérales). Le problème réside dans le fait que chaque catégorie est soumise à des règles différentes :

  • Les compléments alimentaires doivent se conformer à la législation sur les denrées alimentaires et les allégations autorisées.
  • Les produits homéopathiques peuvent bénéficier d’un enregistrement simplifié, à condition de respecter des dilutions spécifiques et de ne pas revendiquer d’indications thérapeutiques directes (sauf autorisation particulière).

Or, Rexorubia semblait parfois se positionner dans une zone grise, avec un étiquetage et une publicité laissant entendre des effets thérapeutiques importants, tout en relevant de formulations homéopathiques. Cette ambiguïté a soulevé des doutes quant à la conformité réglementaire du produit.

Allégations non validées

En matière de santé, les allégations (comme « Renforce la croissance osseuse », « Améliore la digestion », etc.) doivent être validées par les autorités compétentes. Si Rexorubia affichait des bénéfices que la science ne reconnaissait pas de façon formelle, cela pouvait être perçu comme trompeur pour le consommateur.

L’étiquetage et la publicité autour de Rexorubia auraient évoqué des bénéfices proches de ceux d’un médicament (traitement de carences, action sur la fatigue profonde, etc.). Sans preuve solide, ces allégations n’étaient pas recevables dans un cadre réglementaire exigeant.

Rapport bénéfice-risque jugé non favorable

Même si Rexorubia ne présentait pas, à première vue, de risques majeurs (pas ou peu d’effets secondaires graves rapportés), l’incertitude sur l’efficacité a largement contribué à un rapport bénéfice-risque pas assez favorable.

Les autorités estiment que si un produit n’a pas fait la preuve de son utilité, il n’a pas vocation à rester sur le marché, à moins qu’il ne réponde à d’autres critères (innocuité totale, appartenance à la catégorie des placebos homéopathiques autorisés, etc.). Le principe repose sur l’idée que le patient doit pouvoir compter sur des produits fiables, et non sur des promesses non démontrées.

Non-conformité réglementaire

Enfin, certains rapports évoquent des contrôles qualité ayant révélé :

  • Une variabilité dans la composition d’un lot à l’autre.
  • Des erreurs d’étiquetage.
  • Des failles de traçabilité.

Ces problèmes peuvent remettre en question la fiabilité d’un produit, même si celui-ci est peu concentré en principes actifs. Les fabricants sont tenus de respecter des standards stricts : la moindre non-conformité peut entraîner une suspension ou un retrait d’autorisation.

rexorubia

Effets secondaires et retours d’expérience

Profil de sécurité

La plupart des utilisateurs de Rexorubia ne rapportaient pas d’effets secondaires majeurs. C’était d’ailleurs l’un des arguments en sa faveur : présenté comme un produit « doux », il convenait à tous les âges. Néanmoins, certains témoignages évoquent :

  • Troubles digestifs légers : ballonnements, nausées, parfois diarrhées pour les doses élevées.
  • Réactions allergiques cutanées : peu fréquentes, mais possibles en cas de sensibilité à l’un des composants.
  • Inefficacité perçue : une partie de la communauté médicale estimait qu’il n’y avait pas de différence notable par rapport à un placebo.

Témoignages positifs

Malgré tout, plusieurs personnes affirment avoir ressenti un mieux-être, notamment :

  • Amélioration de la vitalité générale.
  • Diminution de la fatigue chez des enfants en pleine croissance.
  • Sentiment de solidité osseuse accru, bien que cela demeure subjectif et non mesuré par des examens (ostéodensitométrie, par exemple).

Il est difficile de faire la part des choses entre un effet placebo et un véritable bénéfice : dans le domaine des produits homéopathiques et complémentaires, l’effet psychologique peut avoir un rôle notable.

Alternatives à Rexorubia

Suite au retrait du marché de Rexorubia, plusieurs solutions existent pour les personnes qui cherchaient à soutenir leur ossature ou leur métabolisme. Voici quelques pistes :

Compléments alimentaires validés

  • Calcium + Vitamine D : recommandés pour la santé osseuse, surtout chez les femmes ménopausées ou les personnes âgées, pour prévenir l’ostéoporose.
  • Magnésium (sous forme de citrate, bisglycinate, etc.) : utile en cas de crampes musculaires ou de fatigue.
  • Phosphore : la plupart des régimes alimentaires couvrent largement les besoins en phosphore, il est rarement nécessaire de le supplémenter.

Il est conseillé de vérifier la réputation de la marque, la conformité aux normes européennes ou nationales, et les études éventuelles soutenant l’efficacité de ces produits.

Suivi médical et nutritionnel

Les personnes s’inquiétant d’une carence ou d’une faiblesse osseuse devraient avant tout consulter :

  • Un médecin généraliste ou un endocrinologue pour faire un bilan sanguin et vérifier les niveaux de calcium, vitamine D, etc.
  • Un diététicien ou un nutritionniste pour ajuster l’alimentation (apports protéiques, équilibrage minéral, etc.).

Une prise en charge adaptée permet souvent de résoudre les soucis de minéralisation sans avoir recours à des produits dont l’efficacité n’est pas prouvée.

Pratiques non médicamenteuses

Pour soutenir la santé osseuse et la croissance chez l’enfant ou l’adolescent, des éléments de style de vie sont souvent plus déterminants que de simples compléments :

  • Exercice physique régulier : la marche, la course douce, les sports d’impact modéré stimulent la densité osseuse.
  • Alimentation équilibrée : riche en légumes, protéines maigres, produits laitiers (ou équivalents enrichis en calcium).
  • Exposition au soleil contrôlée : favorise la synthèse de la vitamine D, nécessaire à l’absorption du calcium.

Rexorubia : origine

Rexorubia a d’abord été commercialisé sous forme de granulés ou de poudre. Selon les notices et les publicités de l’époque, il promettait de renforcer la structure osseuse, de stimuler l’appétit et d’équilibrer certaines fonctions métaboliques liées à la croissance.

À sa mise sur le marché, Rexorubia était perçu comme un complément homéopathique (selon certains laboratoires) ou un complément minéral (selon d’autres sources). Cette confusion venait du fait que sa composition mélangeait des souches minérales à des dilutions plus ou moins importantes, ce qui laissait penser à un produit à mi-chemin entre la supplémentation classique et l’homéopathie.

La popularité de Rexorubia a reposé sur plusieurs facteurs :

  • Une cible large : enfants en croissance, adolescents, adultes, et parfois même personnes âgées cherchant à combattre l’ostéoporose ou la fatigue générale.
  • Une commercialisation en pharmacie, avec un conseil officinal parfois bien établi.
  • L’idée que les minéraux qu’il contenait (calcium, magnésium, etc.) renforçaient le corps sans présenter de risques majeurs.

Évolution de la réglementation

Comme beaucoup de produits de santé, Rexorubia a fait l’objet de contrôles réglementaires réguliers. Au fil du temps, les critères d’évaluation des compléments et médicaments sont devenus plus stricts :

  • Preuves d’efficacité demandées par les autorités de santé.
  • Vérification de la qualité de la fabrication (Bonnes Pratiques de Fabrication).
  • Surveillance de l’innocuité via les retours de pharmacovigilance ou nutrivigilance.

Cette évolution a progressivement mis en lumière des questionnements quant aux bénéfices réels de Rexorubia et à la cohérence de ses allégations. De ce fait, plusieurs enquêtes ont été menées pour déterminer si la formulation et les promesses de Rexorubia étaient conforme aux standards en vigueur.

Selon les fiches produits les plus fréquemment citées, Rexorubia contenait un mélange de minéraux. Voici certaines des substances qui revenaient régulièrement :

  • Calcium : souvent associé à la santé osseuse, ce minéral est indispensable pour maintenir la densité et la solidité du squelette.
  • Magnésium : joue un rôle dans de nombreuses réactions enzymatiques, ainsi que dans l’équilibre neuro-musculaire.
  • Phosphore : impliqué dans l’ossification et la formation de l’ATP, essentielle pour l’énergie.
  • Silice : parfois indiquée pour renforcer ongles et cheveux, et contribuer à la structure osseuse.

Selon la classification homéopathique, on retrouvait également des souches diluées (ex. Calcarea phosphorica, Ferrum phosphoricum), censées agir sur différents troubles de la croissance ou de la minéralisation.

Comparaison avec d’autres retraits de produits

Le cas de Rexorubia n’est pas isolé. Ces dernières années, plusieurs produits ont connu un sort similaire, pour des raisons proches :

  • Optalidon : retiré pour des problèmes de sécurité (risques cardiovasculaires, agranulocytose, etc.).
  • Cardiocalm : retiré en raison de doutes sur l’innocuité et l’efficacité réelle.
  • Nebivolol : certaines formulations ont été sujettes à débat, conduisant parfois à des restrictions.
  • Schoum : retiré pour des questionnements concernant la composition et les allégations de soulagement hépato-biliaire.

Ces exemples témoignent de la même volonté : ajuster en permanence l’autorisation de mise sur le marché aux données scientifiques et aux retours d’expérience.

Peut-on encore se procurer Rexorubia ?

Officiellement, Rexorubia est retiré du marché, ce qui signifie que les pharmacies n’ont plus le droit de le commercialiser. Toutefois, comme pour d’autres produits, on peut parfois trouver :

  • D’anciens stocks non écoulés, dans certaines officines ou chez des particuliers.
  • Des ventes en ligne sur des sites non officiels, parfois à l’étranger.

Il est vivement déconseillé d’acheter sur des circuits parallèles. Non seulement cela peut être illégal, mais la sécurité et la qualité du produit ne sont pas garanties. En l’absence d’un suivi réglementaire, vous ne savez pas ce que vous ingérez exactement.

Pour les personnes qui utilisaient Rexorubia, plusieurs alternatives existent : compléments minéraux validés, prise en charge médicale, améliorations du mode de vie. Il est toujours recommandé de consulter un professionnel de santé pour adapter un traitement ou un complément à ses besoins réels. Le retrait de Rexorubia souligne l’importance, pour l’ensemble des acteurs (patients, pharmaciens, médecins, fabricants), de faire preuve de vigilance et d’adopter une approche scientifique dans la sélection et l’utilisation de tout produit lié à la santé.