eldorado digital

Le digital, nouvel eldorado des investisseurs ?

A la recherche de fortes rentabilités et de diversification, de nombreux investisseurs essaient d’investir dans le digital comme on investissait dans la pierre, jadis. Les taux de rentabilité sont impressionnants. 

L’investissement digital permet d’atteindre une immense rentabilité

Sur Empire Flippers, grande plateforme d’achat et de vente de sites internet, les sites se monnayent pour environ 24 mois de chiffres d’affaires et la plupart de ces business ont un taux de profit de 90%. Cela signifie que votre investissement sera rentabilisé en environ 2 ans… et sera à +100% au bout de 4 ans et +200% au bout de 6 ans. Aucun portefeuille d’actions ou placement immobilier ne peut offrir une telle rentabilité !

Certains ont même fait de l’activité d’achat et revente de site un métier à part entière : investisseur digital. Olivier Wollastoni du site Investisseur-Digital.com nous explique leurs profils et leur métier : « il faut voir les investisseurs digitaux un peu comme les marchands de biens immobiliers : ils achètent des sites internet avec un potentiel de valorisation, ils les optimisent, les développent, puis ils les revendent avec une grosse plus-value ou les conservent dans leurs portefeuilles de sites qui leur rapportent des revenus mensuels réguliers. Ces investisseurs digitaux sont souvent des spécialistes du digital (venant des métiers du SEO, du consulting web, de l’e-commerce) ou des cadres supérieurs en reconversion qui souhaitent être leur propre patron « . 

Ces investisseurs sont à la recherche de perles rares : des sites avec un grand potentiel de monétisation pas encore découvert par leur vendeur et qui pourrait donc se rentabiliser en moins d’un an ! Olivier Wollastoni nous raconte un exemple : « j’ai racheté un blog horloger pour moins de 2000€ il y a 3 ans. Ce site fait toujours partie de mon portefeuilles de sites et me rapporte 10.000€ par an désormais. Quand mon banquier me propose des actions, je lui demande s’il peut atteindre cette rentabilité. »

L’investissement digital reste risqué et demande du temps

Vu les profits réalisés, on se demande pourquoi tous les épargnants du monde ne misent pas sur l’immobilier plutôt que sur la pierre ou les actions/obligations. Il y a 3 raisons principales : le risque élevé, les compétences et le temps à y consacrer.

Le risque tout d’abord : pour ceux qui l’ignorent, la plupart des sites internet reçoivent le gros de leurs visiteurs (environ 80%) depuis les moteurs de recherche. A chaque nouvel algorithme de Google, certains sites gagnent ou perdent des positions dans les résultats des recherche sur Google. Si votre site bien positionné se retrouve en deuxième page, c’est son nombre de visiteurs et donc ses revenus qui s’écroulent du jour au lendemain. 

Les investisseurs digitaux ont donc tendance à multiplier le nombre de sites et les sources de revenus (affiliation, publicité, formations en ligne…) afin d’être moins dépendants des changements d’humeur de Google. Il y a aussi les risques liés à la cybercriminalité comme le piratage : certains sites très rentables se retrouvent hors-ligne du fait d’un piratage. Et enfin, des risques dû à l’infrastructure même du web : l’incendie l’an passé du serveur d’OVH mettant hors ligne des milliers de sites francophones a donné des sueurs froides aux investisseurs digitaux tricolores.

Les compétences et le temps à y consacrer sont les autres facteurs limitant fortement l’investissement digital. Acheter un site internet pour vivre de ses revenus sans y consacrer beaucoup de temps est dans la plupart des cas un mythe. Il vous faudra alimenter régulièrement le site avec des nouveaux contenus et des nouveaux produits pour ne pas voir ce site reculer dans les résultats de Google. Et la compétition sur le web étant rude, il vous faudra des compétences digitales techniques (SEO, création de site, marketing, user experience …) pour le développer. On est loin d’un portefeuille d’actions que l’on regarde de loin se valoriser ou se dévaloriser. 

L’investissement digital : un nouveau métier

Plutôt qu’un investissement pour faire croître ses économies, on est donc plutôt sur un nouveau métier, proche des métiers de l’investissement immobilier, où des spécialistes vont miser des fonds sur des sites à forte rentabilité potentielle et investir des moyens pour les développer. C’est un métier à plein temps qui demande des compétences digitales et financières élevées pour ne pas se tromper dans ses choix. 

Mais les investisseurs digitaux sont de plus en plus nombreux comme le démontrent la croissance des sites d’achat/revente de site internet aux particuliers. Flippa par exemple a levé 11 millions de dollars l’an passé pour accélérer sa croissance. En France, des acteurs comme Dotmarket se lancent également dans la bataille. Les investisseurs digitaux n’espèrent pas une carrière à la Elon Musk ou Jeff Bezos mais certains avec des revenus annuels à six chiffres gagnent très bien leur vie et voient le web comme un immense terrain de chasse.