Protéger et tracer. Cela ressemble presque à la devise de la police américaine. Mais nous parlons aujourd’hui de la blockchain ; un outil informatique qu’Eric Esnault voudrait voir utiliser plus souvent, surtout dans le monde de l’Art. Pour celles et ceux qui ne savent pas en quoi cela consiste, petit résumé et applications déjà en cours et possibles. C’est certain, vous vivez mieux grâce à elle, peut-être même sans le savoir.
C’est quoi la blockchain et pour quels avantages ?
Le mot peut évoquer quelque chose aux investisseurs qui ont décidé de s’orienter vers la cryptomonnaie. En effet, contrairement à l’argent traditionnel, le passage des transactions d’argent par le biais de la blockchain, en les décentralisant, permet de les sécuriser. Comment ?
Il faut savoir que la blockchain est une très vaste banque de données, un espace de stockage et de transmission.
Rien qui pourrait la différencier de ce que l’on pourrait trouver dans un ordinateur professionnel, à priori, sauf que là, toutes ces informations transitent via des millions d’ordinateurs en même temps, un peu partout sur la planète. De quoi donner des suées froides à n’importe quel hacker, même de génie.
Cette nouvelle technologie (plus si nouvelle désormais) s’apparente pour Eric Esnault au futur dans le monde de l’Art. Cet analyste des tendances en voit tout le potentiel et souhaiterait que son utilisation ne se contente pas d’être anecdotique, mais bien incontournable, dans les années à venir.
Il est vrai que la blockchain, de par son fonctionnement, est tout à fait inviolable, ce qui en fait une qualité très appréciée. C’est en outre l’outil parfait pour garantir la traçabilité d’une action ; raison pour laquelle Eric Esnault voudrait qu’on l’utilise, pour garantir les transactions dans le domaine artistique.
Cela se fait dans d’autres domaines, pourquoi pas celui-là ? Vous êtes sceptiques et vous pensez que la blockchain n’a jamais fait partie de votre quotidien ? Sans doute que si, à votre insu. Petit passage en revue (non exhaustif) des domaines dans lesquels elle est déjà utilisée.
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Dans quels secteurs d’activité peut-on envisager l’utilisation de la blockchain ?
Impossible de lister tous les domaines où on a recours à elle, mais tâchons d’en mettre quelques exemples parlants.
Quand vous donnez votre carte vitale à votre médecin et que vous savez qu’il partage des données sensibles vous concernant ? Eh, oui, certaines choses (pas toutes) se font sur la blockchain, grâce à la sécurité sociale qui y croit pour la sécurisation des données personnelles.
C’est également le cas pour tracer les marchandises et les denrées alimentaires, notamment, afin d’offrir une parfaite traçabilité au consommateur. Elle fait donc partie des processus de fabrication, pour éviter les litiges.
Il y a quelques années, alors que ce n’était pas le cas auparavant ; et faisant suite à une formidable escroquerie aux vins de grands crus ; le recours à la blockchain a fait partie des armes de viticulteurs de renom pour éviter les plaintes, mais aussi s’assurer que personne ne puisse tirer parti de leur labeur, pour se faire de l’argent. L’utiliser maintenant, fait partie, pour eux des incontournables.
Ce même but est visé pour lutter contre la fraude bancaire ou encore, comme dit plus haut pour investir en toute sécurité, dans la bourse ou encore les monnaies digitales.
Même si en France, par exemple, un notaire se veut le professionnel pour garantir les transactions immobilières, ce professionnel n’est pas présent dans tous les pays du monde. Sachant que beaucoup de territoires notamment en milieu rural ne sont enregistrés sur aucun document cadastral, l’achat de terrain peut être une source de conflit sans fin entre les sous-disant propriétaires et ceux qui veulent acheter. C’est notamment le cas au Ghana. Mais cela est en train de changer avec la mise en place de la blockchain pour créer un cadastre virtuel et sécuriser ainsi les transactions foncières, sans léser qui que ce soit.
Pourquoi ne pas créer une blockchain privée (certaines d’entre elles peuvent être publiques) pour retracer fidèlement le parcours de chaque œuvre d’art, afin de rassurer les acquéreurs potentiels ? C’est ce que souhaiterait Eric Esnault. Travaillant dans le monde de l’Art depuis des années, il sait que les faussaires sont toujours à l’affût d’une opportunité et qu’il est facile de perdre la trace d’une œuvre, à cause des transmissions et héritages familiaux, des échanges entre musées et des vols mais aussi en profitant de certains crédules, avec un beau talent d’imitateur.
Sachant qu’elle peut contenir une foule de données, cela permettrait d’en savoir toujours un peu plus sur les œuvres en question, surtout si cela est couplé avec d’autres nouvelles technologies comme l’Intelligence Artificielle.
Les progrès ont été fulgurants en la matière et on peut déjà s’interroger sur ce que laisse présager l’avenir.
Déjà, on parle, pour certaines, d’AI qui possèdent une conscience de leur état et qui éprouveraient des sentiments et des émotions. Sachant que l’Art peut être lui-même défini comme des œuvres réalisées par l’Homme, dans le but de susciter l’Emotion, qui sait comment elles pourraient être vues par ces nouvelles formes d’intelligence ?
Ne peut-on pas d’ailleurs imaginer que bientôt, animées par ces sentiments et ces émotions, elles soient elles-mêmes capables de devenir des artistes de qualité, en créant des œuvres qui vont bouleverser les êtres humains ?
Sans aller jusque-là, que des collectionneurs privés et des amateurs d’art n’aient plus peur en achetant un tableau, une statuette ou un meuble, parce qu’ils peuvent suivre toutes les étapes et actions relatives à leur achat, via la blockchain, pourrait être un formidable atout, selon Eric Esnault. Cette économie numérique dépasse donc depuis longtemps les seules limites du Bitcoin et autres monnaies virtuelles.
Même si l’Art peut être millénaire et repose sur l’évolution à tous les niveaux de l’Être humain, il ne faut pas fermer la porte aux nouvelles technologies qui peuvent révolutionner ce milieu et rendre certains actes plus sûrs. A suivre, donc…
En savoir plus sur Eric Esnault :
Eric Esnault : Qu’est ce que la Blockchain
Eric Esnault : Art et Authentification Numérique des Œuvres