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Quand un enfant tousse un peu, éternue ou se plaint de maux de tête, la tentation est grande de fouiller dans la pharmacie familiale et d’agir vite. Après tout, ces médicaments sont en libre accès… alors pourquoi attendre un rendez-vous ou déranger un professionnel ? Pourtant, dès qu’il s’agit des plus jeunes, les choses se compliquent. Et parfois, ce réflexe peut devenir un faux bon geste.
Des réactions imprévisibles liées à l’âge
Un petit organisme, c’est un fonctionnement différent, un métabolisme pas encore mature, et des réactions souvent inattendues. Un dosage mal ajusté peut suffire à faire basculer un traitement en danger. Le paracétamol, par exemple, aussi banal soit-il pour les adultes, peut provoquer des effets indésirables sérieux s’il est mal administré.
Une étude a même révélé que près de la moitié des parents se trompent sur la dose à donner. Et certains le donnent sans même avoir vérifié si l’enfant a vraiment de la fièvre. C’est dire à quel point les automatismes peuvent se révéler risqués.

Quand soulager devient risquer davantage
Automédiquer, cela donne l’impression d’être utile, de protéger, d’agir. Mais derrière ce geste parfois rassurant, se cachent des dangers bien réels : erreurs de dosage, produits inadaptés, interactions imprévues, et surtout, un diagnostic qui arrive trop tard.
Les centres antipoison en France sont régulièrement sollicités pour ce type d’accident. Ils rapportent des cas d’enfants ayant reçu un médicament non adapté à leur âge ou à leurs symptômes… parce qu’un adulte a voulu bien faire, sans les informations nécessaires.
Des médicaments mal connus
On a parfois l’illusion que ce qui se trouve sur les rayons de la pharmacie est forcément inoffensif. Et pourtant… Certains sirops ou pastilles contiennent des substances pas du tout recommandées pour les jeunes enfants : alcool, antihistaminiques ou encore dérivés codéinés.
Cela peut entraîner :
- Des effets secondaires inattendus
- Des troubles du sommeil ou de l’humeur
- Une dissimulation des vrais symptômes
- Un retard de diagnostic dans les cas graves
Alors non, un sirop qui semble “naturel” ou “doux” n’est pas forcément sans conséquences.
Une habitude largement ancrée
En France, près de 96 % des parents déclarent avoir déjà donné un médicament à leur enfant sans avis médical. Parfois dès l’âge de six mois. Et dans plus d’un tiers des cas, ils savent qu’ils prennent un risque… sans forcément y renoncer.
Il y a ici un paradoxe révélateur : la bonne volonté est là, mais elle se heurte à un manque d’informations fiables ou à des habitudes installées. Beaucoup reproduisent ce qu’ils ont vu faire ou se fient à leurs souvenirs d’un traitement précédent.
Des erreurs courantes, aux conséquences sérieuses
Quand on croit bien faire, on peut se tromper. Et ces erreurs sont nombreuses : mauvaise posologie, usage d’un ancien traitement sans vérifier sa pertinence, ou volonté d’“accélérer” la guérison en doublant les doses. Tout cela peut masquer un symptôme plus sérieux ou même aggraver la situation.
Par exemple, donner un médicament contre la douleur peut faire disparaître un symptôme… mais retarder la détection d’une otite, d’une infection ou d’un problème digestif.
Une question de responsabilité partagée
Certains comportements sont désormais tellement répandus qu’ils semblent banals. Pourtant, les professionnels de santé tirent régulièrement la sonnette d’alarme. Leur message est clair : un médicament reste un produit actif, même sans ordonnance.
Alors, avant de donner quoi que ce soit, quelques réflexes simples :
- Lire la notice de façon attentive
- Vérifier les doses selon l’âge et le poids
- Ne jamais doubler une dose sous prétexte “qu’il en a besoin”
- Contrôler la date de péremption
- Demander conseil à un pharmacien ou à un pédiatre
Ces gestes ne prennent que quelques minutes, mais ils évitent bien des soucis.
Quand des alternatives suffisent
Parfois, il suffit de peu pour soulager un enfant. Du repos, de l’eau, une pièce bien aérée, une alimentation légère… Ces petits gestes ont fait leurs preuves. Et si on souhaite utiliser des remèdes naturels, autant s’assurer qu’ils soient compatibles avec l’âge de l’enfant et validés par un professionnel.
Il n’est pas toujours nécessaire d’avoir recours aux médicaments, surtout pour des symptômes bénins. Ce qui compte, c’est de surveiller, d’accompagner, et de rester attentif à l’évolution.
Consulter… même à distance
La téléconsultation a changé les choses. En quelques clics, on peut obtenir l’avis d’un médecin sans se déplacer, même en soirée ou le dimanche. Une option pratique pour éviter de jouer aux devinettes, tout en gagnant du temps.
Ce recours permet aussi de faire la part des choses entre ce qui peut attendre et ce qui nécessite une vraie attention médicale. Mieux vaut poser la question à quelqu’un de compétent que de regretter une mauvaise décision prise dans la précipitation.
